
L'Organisation nationale des éleveurs de porcs (Onep) de la Coordination Rurale est indignée de l'annonce de l'industriel Bigard/Socopa et de la Cooperl, coopérative soi-disant gérée par des producteurs, de ne plus acheter de viande française arguant de la fixation d'un prix "politique" à 1,40 € alors qu'il n'est pour les producteurs qu'un prix de survie.
1,60 €/kg pour vivre décemment
« Il faudrait un prix à 1,60 €/kg pour que nous puissions couvrir nos charges et avoir un revenu décent », explique Catherine Laillé, présidente de l'Onep. « Les producteurs français sont au bout du rouleau et si les prix ne redeviennent pas rémunérateurs rapidement, ils seront encore des milliers à quitter l'agriculture. »
Seule solution : réguler la production européenne
Le problème majeur provient de la surproduction européenne. Si la France n'est plus autosuffisante, certains pays, l'Allemagne et l'Espagne en tête, continuent à augmenter leur production sans s'assurer de débouchés. Ils inondent le marché de marchandises dont les prix ne peuvent que baisser.
Les salaisons françaises délaissent la viande française pour s'approvisionner en viande à bas prix et de moindre qualité.
Les annonces faites ce midi par le ministre de l'Agriculture n'apportent rien de nouveau.
Il est de son devoir de légiférer avec ses collègues européens pour :
- mettre en place une organisation du marché européen équilibrant l'offre et la demande,
- harmoniser les charges sociales et fiscales entre les différents pays de l'Union européenne, et instaurer en France une TVA sociale pour ramener la compétitivité,
- obliger l'étiquetage sur toutes les viandes fraîches et les produits transformés et ainsi faire reconnaître la qualité et l'excellence françaises.